• Oui j'ai vu

     J'ai vu

     Je t'ai vu

     Petit garçon

     Toi petit garçon

     Frapper ta sœur

     Frapper ta sœur

    A la sortie de l'école primaire

    Bien sous tout rapport

     Et ta mère laisse faire

     Ta sœur est plus grande que toi

    Oui j'ai vu

     J'ai vu

     Je t'ai vu

     Petit garçon

     Toi petit garçon

     Frapper ta sœur

     Frapper ta sœur

     Et ta mère laisse faire

     Ta sœur est plus grande que toi

     Plus grande vraiment

     Et elle ne te remet pas à ta place d'emmerdeur.

     Elle ne le peut

     Cela lui est interdit dans sa famille

     Une grande fille ne tape pas

    Son très petit frère

     Elle doit le laisser la frapper

     Elle ne peut que se soustraire

     Fuir se déplacer d'un pas

     Se dérober aux coups

     Le petit garçon n'a pas d'interdit

     Il peut sans cesse déranger sa sœur

     Elle est son jouet elle prend les coups sans se plaindre

     Comme si cela était normal

     Normal que son petit frère puisse

     La frapper lui lancer des coups de pieds dans les mollets

     Elle ne se révolte pas

     C'est normal

     Qu 'elle se laisse faire c'est bien

     Que le petit frère la frappe.

     La mère dit que cela a toujours été .

     Ils s'amusent ensemble dit-elle

     C'est vous qui l'avait traité de petit con

     C'est vous

     Qui parlait mal à mon fils

     Nous sommes une bonne famille

     Nous ne parlons pas ainsi à nos enfants

     Il m'a dit que vous lui avez dit qu'il était un petit con ;

     Oui je le lui ai dit

     Pour lui faire comprendre

    Le marquer

    Qu'il se souvienne

    Que ce qu'il fait n'est pas sympa à sa sœur

     Pas sympa

     Nous ne parlons pas ainsi chez nous

     Ils jouent ensemble

     Depuis toujours dit-elle la mère

     Oui nous sommes polis dans notre famille.

    Oui ils jouent ensemble. Les laissez faire .

     Seulement votre fille subi la violence de son frère

     Non ils jouent ensemble

     Ce n'est pas ce que j'ai vu

     Il la frappe et elle le fuit

     Voilà sa ligne de défense. Fuir

     Et encore fuir

     Toujours fuir

     Elle sait qu'elle n'a pas le droit de se défendre

     C'est son frère il est petit.

     C'est un garçon.

     Il a tous les droits

     Elle le droit de se taire

    De subir

     Un point c'est tout

     Se taire

     Le fuir.

     La mère

     Ils jouent ensemble

     Nous sommes très polis chez nous

     Vous avez insulté mon fils.

     Nous ne parlons pas comme cela dans notre famille.

     C'est vous qui avez dit à mon fils

     Petit con

     Il me l'a rapporté.

     Il tape sa sœur

     C'est rien ils jouent ensemble.

     Non ce n'est pas ce que je vois.

     Elle le fuit

     Elle l'évite elle se soustrait à ses coups.

     Deux fois l'age de son frère

     Et déjà la soumission à la force masculine

     La complicité de la mère.

     Insulté une vielle femme

    Moi sans se remettre en question

     C'est facile.

     Pourquoi la vielle femme l'a traité de petit con ?

     Pour lui marquer un interdit

     Tu ne frappes pas ta sœur.

    Il a tilté puisqu'il est allé le rapporter à sa mère .

     Lui apporter une limite.

     Une limite

     Une frontière entre lui et sa sœur

     Un interdit !

     C'était le but.

     Se rappellera-t-il cet interdit plus grand ?

     Plus grande vraiment

     Et elle ne te remets pas à ta place d'emmerdeur.

     Elle ne le peut

     Cela lui est interdit dans sa famille

     Une grande fille ne tape pas

    Son petit frère

     Elle doit le laisser la frapper

     

     

     


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  • Je suis périmée

    La date est inscrite sur mon front

    Et je ne m'en soucie guère

    Mon age me marque.

    Cela me désigne dans la catégorie des vieilles

    Même si je reste pleine d'allant

    Et que mes pensées sont plus rapides qu'avion à réaction

    Ma meilleure amie est moi-même

    Je n'ai plus le poids des ans

    Seulement le vol de la créativité

    Je me parle sans cesse

    Je me rassure et m'encourage.

    Je tiens bon

    Et 100ans me verront

    Endormie au bras de mon amoureux!


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  •  

     

    Viole d'amour

     

     

     

    Les affameurs de charbon

     

    Purgent la veine de la chance

     

    Rudoyant leurs chargements de chagrin

     

    Ils le poussent dans le rouge du soleil

     

    Leur honte descend le tunnel

     

    Et envahit les immondices

     

    Laisser par les siècles d'occupations humaines

     

    Aucune nuance de bleue n'est conservée

    ni aucun noyau de pêche à planter

     

    Au sous-sol de l’espérance

     

    Grimpe une fourmi rouge

     

    De celle qui pique sans pitié

    Notre trop grande présence

     

    Râpons le charbon de la haine

     

    Que les poussières volent autour de leur tête de sanctifiés

     Auréoles pourfendeuses des anges bruyants

     

    Viole d'amour

    Me liant au halo de la lune

     

    Je partirai lentement

     

    A saute-pied sur l'empire du rien ne compte

     

    Rien n'est plus

     

    Tout circule et hurle métalliquement

     

    Dans la nuit abyssale

    Un cri qui se mord l'écho de l'autre.

     

     

    SOLITUDE

     


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  • A mon amie Florie Guttin poétesse et peintre

    Poussière d'Europe

     

    A coté de l'au-delà

    Tu es attentive au grain de sable

    Qui courre sur la planche à pain

    Et ta figure au minois attentif

    S'inonde de bonté de braises.

    Courant dans ta déchirure

    Tu cloues l'amertume sur le faux plafond

    Du château de Chenonceau

     

    Sans cesse tu terrasses l'amour

    Qui se débat entre tes bras languides

    La cuvette bleue s'endort sur le pas de ta porte

    Débordante de violettes parme

    Aux cœurs soucieux

     

     

    Tu cherches une insoutenable épaisseur

    Qui épargnera ta fuite devant la rose des sables

    Figée depuis si longtemps dans les dunes

    que tu cherches à réanimer

    En soufflant des courants d'air

    Chauffés à blanc. Ainsi passe le temps

    Tu t'enfonces en souterrain neigeux

    Et barrière de dégel active

    Craignant de gagner trop vite la réconciliation

    De tous tes fantômes.

     

    Lentement s'ouvre une épaisseur des dires

    Une seconde féminité de fer

    Servante d'un devenir sublime

    Repassé en boucle jusqu'au lemniscate

    De la joie amoureuse permanente


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  • JE VOUS ASSIMILE SANS MÉTHODE EN TOUT TEMPS

    MES POÈTES PRÉFÉRÉS

    JE BOIS VOS IMAGES ET VOS MAROTTES

    JE ME NOIE DANS VOS IMAGINAIRES

    ET DANS CETTE ALCHIMIE DU MÉLANGE DES MOTS DONNANT UN UNIQUE GENRE DE POÈME.

    AUTANT NOUS SOMMES DE LA MÊME ESPÈCE

    AUTANT NOUS NE SERONT JAMAIS D'IDENTIQUES DÉLIRANTS

    RECONSTRUISANT LE MONDE

    À TRAVERS NOTRE PÊCHE À LA LIGNE.

    TANT NOS ANIMAUX FÉTICHES

    JE N'EN N'AI A PAS À PART LA BALEINE

    MES FLEURS NARCISSE ET MYOSOTIS

    MES COULEURS BLEUS ET PARFOIS LE JAUNE

    D'IMAGE EN IMAGE JE CROIS APPRENDRE À MARCHER

    J'AI UN AN ET PEU DE DENTS DE LAIT;

    JE PIÉTINE D'IMPATIENCE 

    DANS L'HERBE DU VIGNEAU AU BORD DU CANAL

    J'ATTENDS DE GRANDIR TANT JE M'ENNUIE

    LE TRÈFLE ET LE PISSENLIT ME REGARDENT

    QUAND JE LES ARRACHE À LEUR PIED DE VIE

     MA TÊTE ENFOUIS SOUS SA JUPE QUAND UN ÉTRANGER APPROCHE.

    QUE C'EST LONG L'ENFANCE;

    LA POÉSIE IMITE LES PREMIERS PAS DANS LA VIE

    D'UNE ADOLESCENTE INCERTAINE COMME LA BOMBE ATOMIQUE

    PUIS-JE AI-JE LA PERMISSION

    QUE DOIS-JE ET NE DOIS-JE PAS FAIRE

    Essentiel

    AH LES ODEURS FORTES DU MATIN DE MA MÈRE

    QUAND ELLE SE LEVAIT DU LIT CONJUGAL

    SE GRATTANT L'ENTRE-JAMBE.SILENCIEUSE SANS MOT FROIDE

    JE RETROUVE LE PÉNITENTIAIRE DE TOUTES LES INTERDICTIONS

    NE FAIS PAS NE DIS PAS FAIS AINSI OBÉIS

    LE PORC VA TE MANGER

    C'EST TERRIBLE DE ME RAPPELER

    LES JEUX DE PIOU PIOU LE ROSE PEAU AMUSANT MON PÈRE.

    J'ÉTAIS SA PARTENAIRE.

    POURQUOI ÉTAI JE SI PROCHE DE CET ANIMAL

    QUE CHERCHAIT IL SOUS MA JUPETTE AVEC SON GROIN?

    MON PÈRE SE RÉGALAIT DE LA SCENE, AU NOM DE QUOI?

    JE HAIS MON PÈRE QUI M'A TANT AIMÉ COMME

    LE PÈRE DE GAROUSTE QU'IL HAISSAIT

    L'A TANT AIMÉ.

    AIMÉE PAR UN PORC, AIMÉ PAR UN PÈRE

    QUELLE EST LA DIFFÉRENCE?

     


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