Tâche ou larme de sang

Tâche ou larme de sang ?
Le sang ne peut-il être que tâche ou larme ?
 Le sang se trouve être essentiel au paradis de la vie
Le transformer en larme ou en tâche
Bien peu seyant pour ce noble liquide
 À si belle couleur rouge incarné et à si puissante circulation.
Ah le sang sucré au goûter
Onctueux dans un boudin au pomme
Si proche du corps
Si loin de Dieu
Qui a donné son fils bien aimé
Buvez ce vin ceci est mon sang
Sacrifice de son fils par Abraham le père

Le sang du fils sur les mains du père !

Ma tête est posée sur une étagère.
Je regarde le monde
Mes épines se sont habituées à ma tête
Et moi à elles !
Notre ménage à quatre,
Épines et moi
Moi et épines
Nous allons à pas lent
Dans cette chaleur de sang
Orage sans nuage
Liée
À nos poignées d'horreur
Tenant sous la gandoura
Notre triste énergie
En berne dans le génocide
De certains d'entre nous
Au nom de Dieu le miséricordieux
De Dieu l'inquisiteur
De Dieu le réparateur !
En destruction de Babylone
Si peu frère
Si frère dans la haine
Le viol, le vol et le meurtre !
Crucifiés nous le sommes
Tous les évolués!

COULEURS ET RENCONTRES

Qu'importe

couleur de peau rose, à demi rouge, jaune, brune,

cheveux blonds, bruns, roux, noirs,

yeux soleil, bleuet, ébène, châtaigne.

Qu'importe

baiser à la pêche, à la cerise, au melon,

à tous les parfums du monde.

caresses douces en velours pourpre,

regards en lune blanche,

sourire mouillé à l'orange,

déplacements sautant les barrières turquoise des océans,

peau ambrée, rides d'enveloppes satinées,

marge d'effacement limpide.

Qu'importe

la chasse à l'homme de couleur, à l'étoile jaune,

esclave parce que blonde

rose pour fille, bleu pour garçon,

léopard pour soldat!

Feux d'artifice insaisissable

boussole vers la recherche des possibles

gommant toutes les discriminations

Toi c'est moi

Moi c'est toi

Tout est amour et rencontre de la couleur.

Ton corps se déforme
Tendu par le désir de donner
De prendre en retour
Le mien de recevoir
De prendre aussi
Peu importe nos couleurs !
Nos sentir s'emboîtent.
Vive nos baisers d'union

Erreur d'aiguillage

 Dans la gare sans train

 Celle de la poésie poussiéreuse

 Humiliant  une chaise en fer

Je laisse les secondes s'en aller

Au fil des murmures gloutons du frigidaire.

 La machine à jouer électrique

Le flipper est délaissé.

Des pigeons osent roucouler

 Dans le fond de la salle.

 C'est sombre

 Pas de connaissance.

 En face la devanture du Capri, brasserie et  glacier

 Qui bat de l'auvent

 La chaleur surfe sur moi

 J'en perds le désir d'être

 Je renonce à toute recherche du bonheur

 Tel que je l'imaginais !

La couleur de ma peau m'est enfin égal

 La paix muette m'envahit