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Par Christiane Genet le 25 Mai 2016 à 20:01
Christiane Genet
Août 2004
Table des matières
1-Une Harkie………………………………………. page 2
2-La capitelle, chant de la terre……………………...page 3
3-Les platanes……………………………… ……...page 4
4-Le mas des Hirondelles……………………………page 5
5-La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde page 6, 7
6-Psaume 151……………………………………….page 8
7-Le Massaï crépu…………………………………..page 9
1- Une Harkie
J’étouffe un sanglot. Il est là le vieux. Rouillé. Il m’attend avec son balluchon, au bord de la route. Il espère l’improbable. Il sait que je dois m’arrêter pour le prendre dans ma voiture et l’emmener vers sa destination. Retourner au pays avant de mourir, pays qui l’a rejeté définitivement. Rentrer chez lui après être venu ici, pour enterrer son fils. Il s’agit d’un retour.
Il est au croisement de la route d’Uzès et de Remoulins, droit et attentif. Il a un pull-over vert et un turban blanc comme un nuage posé sur sa tête d’homme de passage.
Il me voit, il m’espère. J’hésite. Je ralentis et j’enlève mon pied de l’accélérateur. La route est vide. Mon avenir n’est plus. Je suis lui. Je dois lui parler, je dois répondre à son attente en me mettant à son service. Je dois renoncer à cette journée qui m’appartient pour errer dans sa vie, sous sa conduite. Il a tant à me murmurer.
Je passe devant lui le cœur battant. Mes passagères sont muettes. Elles ne partagent pas mon sentiment d’étrangeté. Elles restent dans un parfait silence. Ce sont des inconnues, plus inconnues que le vieux du bord de route. Elles sont montées ce matin dans ma voiture pour que je les conduise dans le nulle part et partout de cette région de l’Uzege. A ma charge de m’aller tout en conduisant errer sur les routes en passagère clandestine complice de mes deux passagères étrangères. Ce sont deux femmes d’un certain âge tout en retenu.
J’attends un signe de leur part me donnant l’autorisation de m’arrêter. Il ne vient pas. Je me retourne après avoir dépassé le vieux. Je m’assure qu’il me suit des yeux, que nous étions deux à nous comprendre.
Je m’enfonce dans une profonde déception. Je me suis trahie. Je n’ai pas écouté mon intuition. Je suis une Harki. Il a été rejeté par son pays. Je me suis rejetée. A chacun son temps de reniement.
2-La capitelle, chant de la terre
Je me meurs, moi la terre, au chant des cigales, dans le champ des oliviers
Plus que centenaires, donnant toujours de nouvelles pousses à l’éternité,
Permanente transformation des petites billes ovales vert sales
Que l’on écrase au moulin de pierre pour obtenir
Une huile d’olive odorante, où chaque famille
Du village peut rencontrer les autres familles
Malgré le temps pressé car il faut que chacun
Trouve à manger et aller à pied par mont
Et par vaux, lourdement chargé, parfois
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence,
A la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
3-Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Moi la terre, Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
4-Le mas des Hirondelles,
La Cousine habite au mas des Hirondelles. Elle fond quand elle songe à Nice. Son cœur bat à tout rompre. Elle entre dans un sentiment d’envol et de tournoiement qui l’emporte au-dessus des ifs de l’allée centrale qui mène à la route.
Nice ne comprend pas pourquoi la Cousine le prend pour un aigle. Elle lui a dit mon aiglon chéri. Il se trouve balourd. Pourtant il aime suivre des yeux, l’aigle au loin, dans le ciel. Il l’observe quand il plane.
La Cousine le compare aux hirondelles. Nisse hésite à la croire. Pourtant, il devient hirondelle quand à l’horizon elle apparaît. Souvent il se laisse effrayer quand elle rase le sol le manquant de peu, et si vite que l’air siffle en même temps qu’elle attaque le silence avec un son strident. Le mas est perché en haut de la colline. Il porte en lui les secrets de tous les amours qui ne se sont pas rencontrés
6-La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira. La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort. Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de Moi la terre, nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-pères du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siècles.
7-Psaume 151
Le Lion
Écoute -moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
8-- Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- "Suivez-moi-jeune-homme."
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Il s'écrit:
- "Saperlipopette, qu’est-ce à dire l’artiste ? Tu t’amuses. Tu me prends pour qui que tu me donnes le nom d’un ruban attaché au chapeau de femme qui le mettait pour attirer les regards des hommes. Je suis un Massaï. Je viens de loin. D’un pays dont tu n’as jamais entendu parlé. Je suis un guerrier. Je mets des robes et j'ai des tresses sur la tête certes. Je ne suis pas pour autant ce que tu crois."
"- Obéis ou je te tue" lui répond la voix du rufian. C’est un flic rastaquouère qui pointe son dard pour ébaudir le nerf de notre homme. Terrifié, le Massaï lance d’une voix qui se veut désinvolte :
-" Fi ! Torche-cul ! Faquin. C’est un canular. S’il y a erreur j’endosse. Remarque je n’avais pas le choix quand j’ai mis le pied sur ton quai."
Et le Massaï se mit à chanter :
- Sol la mi ré do fa si. Je t’épate avec ma sono. Que mes élans mollissent tes cris d’argousin. Rentre-toi-les dans le bec. Le flic rastaquouère se trémousse d’un pied sur l’autre et grogne :
- Ah demi-brave, ta bonté me va droit au cœur. Je la connais. Bon, va, scrogneugneu. Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
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Par Christiane Genet le 23 Mai 2016 à 20:24
Une Harkie
Christiane Genet
Août 2004
Table des matières
Une Harkie………………………………………. page 2
La capitelle, chant de la terre……………………...page 3
Les platanes……………………………… ……...page 4
Le mas des Hirondelles……………………………page 5
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde page 6, 7
Psaume 151……………………………………….page 8
Le Massaï crépu…………………………………..page 9
Une Harkie
J’étouffe un sanglot. Il est là le vieux. Rouillé. Il m’attend avec son balluchon, au bord de la route. Il espère l’improbable. Il sait que je dois m’arrêter pour le prendre dans ma voiture et l’emmener vers sa destination. Retourner au pays avant de mourir, pays qui l’a rejeté définitivement. Rentrer chez lui après être venu ici, pour enterrer son fils. Il s’agit d’un retour.
Il est au croisement de la route d’Uzès et de Remoulins, droit et attentif. Il a un pull-over vert et un turban blanc comme un nuage posé sur sa tête d’homme de passage.
Il me voit, il m’espère. J’hésite. Je ralentis et j’enlève mon pied de l’accélérateur. La route est vide. Mon avenir n’est plus. Je suis lui. Je dois lui parler, je dois répondre à son attente en me mettant à son service. Je dois renoncer à cette journée qui m’appartient pour errer dans sa vie, sous sa conduite. Il a tant à me murmurer.
Je passe devant lui le cœur battant. Mes passagères sont muettes. Elles ne partagent pas mon sentiment d’étrangeté. Elles restent dans un parfait silence. Ce sont des inconnues, plus inconnues que le vieux du bord de route. Elles sont montées ce matin dans ma voiture pour que je les conduise dans le nulle part et partout de cette région de l’Uzege. A ma charge de m’aller tout en conduisant errer sur les routes en passagère clandestine complice de mes deux passagères étrangères. Ce sont deux femmes d’un certain âge tout en retenu.
J’attends un signe de leur part me donnant l’autorisation de m’arrêter. Il ne vient pas. Je me retourne après avoir dépassé le vieux. Je m’assure qu’il me suit des yeux, que nous étions deux à nous comprendre.
Je m’enfonce dans une profonde déception. Je me suis trahie. Je n’ai pas écouté mon intuition. Je suis une Harki. Il a été rejeté par son pays. Je me suis rejetée. A chacun son temps de reniement.
1-Une Harkie
Une Harkie………………………………………. page 2
La capitelle, chant de la terre……………………...page 3
Les platanes……………………………… ……...page 4
J’étouffe un sanglot. Il est là le vieux. Rouillé. Il m’attend avec son balluchon, au bord de la route. Il espère l’improbable. Il sait que je dois m’arrêter pour le prendre dans ma voiture et l’emmener vers sa destination. Retourner au pays avant de mourir, pays qui l’a rejeté définitivement. Rentrer chez lui après être venu ici, pour enterrer son fils. Il s’agit d’un retour.
Il est au croisement de la route d’Uzès et de Remoulins, droit et attentif. Il a un pull-over vert et un turban blanc comme un nuage posé sur sa tête d’homme de passage. Il me voit, il m’espère. J’hésite. Je ralentis et j’enlève mon pied de l’accélérateur. La route est vide. Mon avenir n’est plus. Je suis lui. Je dois lui parler, je dois répondre à son attente en me mettant à son service. Je dois renoncer à cette journée qui m’appartient pour errer dans sa vie, sous sa conduite. Il a tant à me murmurer.
Je passe devant lui le cœur battant. Mes passagères sont muettes. Elles ne partagent pas mon sentiment d’étrangeté. Elles restent dans un parfait silence. Ce sont des inconnues, plus inconnues que le vieux du bord de route. Elles sont montées ce matin dans ma voiture pour que je les conduise dans le nulle part et partout de cette région de l’Uzege. A ma charge de m’aller tout en conduisant errer sur les routes en passagère clandestine complice de mes deux passagères étrangères. Ce sont deux femmes d’un certain âge tout en retenu.
J’attends un signe de leur part me donnant l’autorisation de m’arrêter. Il ne vient pas. Je me retourne après avoir dépassé le vieux. Je m’assure qu’il me suit des yeux, que nous étions deux à nous comprendre.
Je m’enfonce dans une profonde déception. Je me suis trahie. Je n’ai pas écouté mon intuition. Je suis une Harki. Il a été rejeté par son pays. Je me suis rejetée. A chacun son temps de reniement.
2-La capitelle, chant de la terre
Je me meurs, moi la terre, au chant des cigales, dans le champ des oliviers
Plus que centenaires, donnant toujours de nouvelles pousses à l’éternité,
Permanente transformation des petites billes ovales vert sales
Que l’on écrase au moulin de pierre pour obtenir
Une huile d’olive odorante, où chaque famille
Du village peut rencontrer les autres familles
Malgré le temps pressé car il faut que chacun
Trouve à manger et aller à pied par mont
Et par vaux, lourdement chargé, parfois
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence,
A la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
3-Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Moi la terre, Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
4-Le mas des Hirondelles,
La Coufine habite au mas des Hirondelles. Elle fond quand elle songe à Nisse. Son cœur bat à tout rompre. Elle entre dans un sentiment d’envol et de tournoiement qui l’emporte au-dessus des ifs de l’allée centrale qui mène à la route.
Nisse ne comprend pas pourquoi la Coufine le prend pour un aigle. Elle lui a dit mon aiglon chéri. Il se trouve balourd. Pourtant il aime suivre des yeux, l’aigle au loin, dans le ciel. Il l’observe quand il plane.
Coufine le compare aux hirondelles. Nisse hésite à la croire. Pourtant, il devient hirondelle quand à l’horizon elle apparaît. Souvent il se laisse effrayer quand elle rase le sol le manquant de peu, et si vite que l’air siffle en même temps qu’elle attaque le silence avec un son strident.
Le mas est perché en haut de la colline. Il porte en lui les secrets de tous les amours qui ne se sont pas rencontrés
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira.
La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort.
Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de Moi la terre, nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-péres du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre-anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siecles.
Psaume 151
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- Suivez-moi-jeune-homme.
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Il s'écrit:
- Saperlipopette, qu’est-ce à dire l’artiste ? Tu t’amuses. Tu me prends pour qui que tu me donnes le nom d’un ruban attaché au chapeau de femme qui le mettait pour attirer les regards des hommes. Je suis un Massaï. Je viens de loin. D’un pays dont tu n’as jamais entendu parlé. Je suis un guerrier. Je mets des robes et j'ai des tresses sur la tête certes. Je ne suis pas pour autant ce que tu crois.
- Obéis ou je te tue lui répond la voix du rufian. C’est un flic rastaquouère qui pointe son dard pour ébaudir le nerf de notre homme. Terrifié, le Massaï lance d’une voix qui se veut désinvolte :
- Fi ! Torche-cul ! Faquin. C’est un canular. S’il y a erreur j’endosse. Remarque je n’avais pas le choix quand j’ai mis le pied sur ton quai.
Et le Massaï se mit à chanter :
Psaume 151
Le Lion
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- Suivez-moi-jeune-homme.
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Il s'écrit:
- Saperlipopette, qu’est-ce à dire l’artiste ? Tu t’amuses. Tu me prends pour qui que tu me donnes le nom d’un ruban attaché au chapeau de femme qui le mettait pour attirer les regards des hommes. Je suis un Massaï. Je viens de loin. D’un pays dont tu n’as jamais entendu parlé. Je suis un guerrier. Je mets des robes et j'ai des tresses sur la tête certes. Je ne suis pas pour autant ce que tu crois.
- Obéis ou je te tue lui répond la voix du rufian. C’est un flic rastaquouère qui pointe son dard pour ébaudir le nerf de notre homme.
Terrifié, le Massaï lance d’une voix qui se veut désinvolte :
- Fi ! Torche-cul ! Faquin. C’est un canular. S’il y a erreur j’endosse. Remarque je n’avais pas le choix quand j’ai mis le pied sur ton quai.
Et le Massaï se mit à chanter :
- Sol la mi ré do fa si. Je t’épate avec ma sono. Que mes élans mollissent tes cris d’argousin. Rentre-toi-les dans le bec.
Le flic rastaquouère se trémousse d’un pied sur l’autre et grogne :
- Ah demi-brave, ta bonté me va droit au cœur. Je la connais. Bon, va, scrogneugneu.
Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
Christiane Genet
Grenoble, 12 09 2004
Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
Christiane Genet
Grenoble, 12 09 2004
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence
À la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance,
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
Le mas des Hirondelles,
La Coufine habite au mas des Hirondelles. Elle fond quand elle songe à Nisse. Son cœur bat à tout rompre. Elle entre dans un sentiment d’envol et de tournoiement qui l’emporte au-dessus des ifs de l’allée centrale qui mène à la route.
Nisse ne comprend pas pourquoi la Coufine le prend pour un aigle. Elle lui a dit mon aiglon chéri. Il se trouve balourd. Pourtant il aime suivre des yeux, l’aigle au loin, dans le ciel. Il l’observe quand il plane.
Coufine le compare aux hirondelles. Nisse hésite à la croire. Pourtant, il devient hirondelle quand à l’horizon elle apparaît. Souvent il se laisse effrayer quand elle rase le sol le manquant de peu, et si vite que l’air siffle en même temps qu’elle attaque le silence avec un son strident.
Le mas est perché en haut de la colline. Il porte en lui les secrets de tous les amours qui ne se sont pas rencontrés
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira.
La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort.
Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-péres du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre-anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siecles.
Psaume 151
Le Lion
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- Suivez-moi-jeune-homme.
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Une Harkie
Table des matières
Une Harkie………………………………………. page 2
La capitelle, chant de la terre……………………...page 3
Les platanes……………………………… ……...page 4
Le mas des Hirondelles……………………………page 5
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde page 6, 7
Psaume 151……………………………………….page 8
Le Massaï crépu…………………………………..page 9
Une Harkie
J’étouffe un sanglot. Il est là le vieux. Rouillé. Il m’attend avec son balluchon, au bord de la route. Il espère l’improbable. Il sait que je dois m’arrêter pour le prendre dans ma voiture et l’emmener vers sa destination. Retourner au pays avant de mourir, pays qui l’a rejeté définitivement. Rentrer chez lui après être venu ici, pour enterrer son fils. Il s’agit d’un retour.
Il est au croisement de la route d’Uzès et de Remoulins, droit et attentif. Il a un pull-over vert et un turban blanc comme un nuage posé sur sa tête d’homme de passage.
Il me voit, il m’espère. J’hésite. Je ralentis et j’enlève mon pied de l’accélérateur. La route est vide. Mon avenir n’est plus. Je suis lui. Je dois lui parler, je dois répondre à son attente en me mettant à son service. Je dois renoncer à cette journée qui m’appartient pour errer dans sa vie, sous sa conduite. Il a tant à me murmurer.
Je passe devant lui le cœur battant. Mes passagères sont muettes. Elles ne partagent pas mon sentiment d’étrangeté. Elles restent dans un parfait silence. Ce sont des inconnues, plus inconnues que le vieux du bord de route. Elles sont montées ce matin dans ma voiture pour que je les conduise dans le nulle part et partout de cette région de l’Uzege. A ma charge de m’aller tout en conduisant errer sur les routes en passagère clandestine complice de mes deux passagères étrangères. Ce sont deux femmes d’un certain âge tout en retenu.
J’attends un signe de leur part me donnant l’autorisation de m’arrêter. Il ne vient pas. Je me retourne après avoir dépassé le vieux. Je m’assure qu’il me suit des yeux, que nous étions deux à nous comprendre.
Je m’enfonce dans une profonde déception. Je me suis trahie. Je n’ai pas écouté mon intuition. Je suis une Harki. Il a été rejeté par son pays. Je me suis rejetée. A chacun son temps de reniement.
La capitelle, chant de la terre
Je me meurs, moi la terre, au chant des cigales, dans le champ des oliviers
Plus que centenaires, donnant toujours de nouvelles pousses à l’éternité,
Permanente transformation des petites billes ovales vert sales
Que l’on écrase au moulin de pierre pour obtenir
Une huile d’olive odorante, où chaque famille
Du village peut rencontrer les autres familles
Malgré le temps pressé car il faut que chacun
Trouve à manger et aller à pied par mont
Et par vaux, lourdement chargé, parfois
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence,
A la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance,
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
Le mas des Hirondelles,
La Coufine habite au mas des Hirondelles. Elle fond quand elle songe à Nisse. Son cœur bat à tout rompre. Elle entre dans un sentiment d’envol et de tournoiement qui l’emporte au-dessus des ifs de l’allée centrale qui mène à la route.
Nisse ne comprend pas pourquoi la Coufine le prend pour un aigle. Elle lui a dit mon aiglon chéri. Il se trouve balourd. Pourtant il aime suivre des yeux, l’aigle au loin, dans le ciel. Il l’observe quand il plane.
Coufine le compare aux hirondelles. Nisse hésite à la croire. Pourtant, il devient hirondelle quand à l’horizon elle apparaît. Souvent il se laisse effrayer quand elle rase le sol le manquant de peu, et si vite que l’air siffle en même temps qu’elle attaque le silence avec un son strident.
Le mas est perché en haut de la colline. Il porte en lui les secrets de tous les amours qui ne se sont pas rencontrés
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira.
La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort.
Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-péres du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre-anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siecles.
Psaume 151
Le Lion
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- Suivez-moi-jeune-homme.
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Il s'écrit:
- Saperlipopette, qu’est-ce à dire l’artiste ? Tu t’amuses. Tu me prends pour qui que tu me donnes le nom d’un ruban attaché au chapeau de femme qui le mettait pour attirer les regards des hommes. Je suis un Massaï. Je viens de loin. D’un pays dont tu n’as jamais entendu parlé. Je suis un guerrier. Je mets des robes et j'ai des tresses sur la tête certes. Je ne suis pas pour autant ce que tu crois.
- Obéis ou je te tue lui répond la voix du rufian. C’est un flic rastaquouère qui pointe son dard pour ébaudir le nerf de notre homme.
Terrifié, le Massaï lance d’une voix qui se veut désinvolte :
- Fi ! Torche-cul ! Faquin. C’est un canular. S’il y a erreur j’endosse. Remarque je n’avais pas le choix quand j’ai mis le pied sur ton quai.
Et le Massaï se mit à chanter :
- Sol la mi ré do fa si. Je t’épate avec ma sono. Que mes élans mollissent tes cris d’argousin. Rentre-toi-les dans le bec.
Le flic rastaquouère se trémousse d’un pied sur l’autre et grogne :
- Ah demi-brave, ta bonté me va droit au cœur. Je la connais. Bon, va, scrogneugneu.
Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
Christiane Genet
Grenoble, 12 09 2004
Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
Christiane Genet
Grenoble, 12 09 2004
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence
À la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance,
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
Le mas des Hirondelles,
La Coufine habite au mas des Hirondelles. Elle fond quand elle songe à Nisse. Son cœur bat à tout rompre. Elle entre dans un sentiment d’envol et de tournoiement qui l’emporte au-dessus des ifs de l’allée centrale qui mène à la route.
Nisse ne comprend pas pourquoi la Coufine le prend pour un aigle. Elle lui a dit mon aiglon chéri. Il se trouve balourd. Pourtant il aime suivre des yeux, l’aigle au loin, dans le ciel. Il l’observe quand il plane.
Coufine le compare aux hirondelles. Nisse hésite à la croire. Pourtant, il devient hirondelle quand à l’horizon elle apparaît. Souvent il se laisse effrayer quand elle rase le sol le manquant de peu, et si vite que l’air siffle en même temps qu’elle attaque le silence avec un son strident.
Le mas est perché en haut de la colline. Il porte en lui les secrets de tous les amours qui ne se sont pas rencontrés
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira.
La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort.
Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-péres du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre-anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siecles.
Psaume 151
Le Lion
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- Suivez-moi-jeune-homme.
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Il s'écrit:
- Saperlipopette, qu’est-ce à dire l’artiste ? Tu t’amuses. Tu me prends pour qui que tu me donnes le nom d’un ruban attaché au chapeau de femme qui le mettait pour attirer les regards des hommes. Je suis un Massaï. Je viens de loin. D’un pays dont tu n’as jamais entendu parlé. Je suis un guerrier. Je mets des robes et j'ai des tresses sur la tête certes. Je ne suis pas pour autant ce que tu crois.
Une Harkie
Table des matières
Une Harkie………………………………………. page 2
La capitelle, chant de la terre……………………...page 3
Les platanes……………………………… ……...page 4
Le mas des Hirondelles……………………………page 5
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde page 6, 7
Psaume 151……………………………………….page 8
Le Massaï crépu…………………………………..page 9
Une Harkie
J’étouffe un sanglot. Il est là le vieux. Rouillé. Il m’attend avec son balluchon, au bord de la route. Il espère l’improbable. Il sait que je dois m’arrêter pour le prendre dans ma voiture et l’emmener vers sa destination. Retourner au pays avant de mourir, pays qui l’a rejeté définitivement. Rentrer chez lui après être venu ici, pour enterrer son fils. Il s’agit d’un retour.
Il est au croisement de la route d’Uzès et de Remoulins, droit et attentif. Il a un pull-over vert et un turban blanc comme un nuage posé sur sa tête d’homme de passage.
Il me voit, il m’espère. J’hésite. Je ralentis et j’enlève mon pied de l’accélérateur. La route est vide. Mon avenir n’est plus. Je suis lui. Je dois lui parler, je dois répondre à son attente en me mettant à son service. Je dois renoncer à cette journée qui m’appartient pour errer dans sa vie, sous sa conduite. Il a tant à me murmurer.
Je passe devant lui le cœur battant. Mes passagères sont muettes. Elles ne partagent pas mon sentiment d’étrangeté. Elles restent dans un parfait silence. Ce sont des inconnues, plus inconnues que le vieux du bord de route. Elles sont montées ce matin dans ma voiture pour que je les conduise dans le nulle part et partout de cette région de l’Uzege. A ma charge de m’aller tout en conduisant errer sur les routes en passagère clandestine complice de mes deux passagères étrangères. Ce sont deux femmes d’un certain âge tout en retenu.
J’attends un signe de leur part me donnant l’autorisation de m’arrêter. Il ne vient pas. Je me retourne après avoir dépassé le vieux. Je m’assure qu’il me suit des yeux, que nous étions deux à nous comprendre.
Je m’enfonce dans une profonde déception. Je me suis trahie. Je n’ai pas écouté mon intuition. Je suis une Harki. Il a été rejeté par son pays. Je me suis rejetée. A chacun son temps de reniement.
La capitelle, chant de la terre
Je me meurs, moi la terre, au chant des cigales, dans le champ des oliviers
Plus que centenaires, donnant toujours de nouvelles pousses à l’éternité,
Permanente transformation des petites billes ovales vert sales
Que l’on écrase au moulin de pierre pour obtenir
Une huile d’olive odorante, où chaque famille
Du village peut rencontrer les autres familles
Malgré le temps pressé car il faut que chacun
Trouve à manger et aller à pied par mont
Et par vaux, lourdement chargé, parfois
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence,
A la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance,
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
Le mas des Hirondelles,
La Coufine habite au mas des Hirondelles. Elle fond quand elle songe à Nisse. Son cœur bat à tout rompre. Elle entre dans un sentiment d’envol et de tournoiement qui l’emporte au-dessus des ifs de l’allée centrale qui mène à la route.
Nisse ne comprend pas pourquoi la Coufine le prend pour un aigle. Elle lui a dit mon aiglon chéri. Il se trouve balourd. Pourtant il aime suivre des yeux, l’aigle au loin, dans le ciel. Il l’observe quand il plane.
Coufine le compare aux hirondelles. Nisse hésite à la croire. Pourtant, il devient hirondelle quand à l’horizon elle apparaît. Souvent il se laisse effrayer quand elle rase le sol le manquant de peu, et si vite que l’air siffle en même temps qu’elle attaque le silence avec un son strident.
Le mas est perché en haut de la colline. Il porte en lui les secrets de tous les amours qui ne se sont pas rencontrés
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira.
La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort.
Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-péres du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre-anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siecles.
Psaume 151
Le Lion
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
Le Massaï crépu
Par une nuit de pluie,
Un Massaï crépu,
A la barre du patache,
C’est un bateau à deux mats,
Un peu grand pour un homme seul,
Entre dans le port de Dakar, la capitale du Sénégal.
Il est amer.
Il a été égaré par les éclairs de l’orage et la mer démente.
Alors qu’il accoste enfin soulagé, il entend un ordre hurlé par une voix de stentor :
- Suivez-moi-jeune-homme.
Surpris, il râle. Non seulement il a subit une tempête qui l’a éloigné de sa destination mais de plus il est tracassé par un humain qui mélange les mots.
Il s'écrit:
- Saperlipopette, qu’est-ce à dire l’artiste ? Tu t’amuses. Tu me prends pour qui que tu me donnes le nom d’un ruban attaché au chapeau de femme qui le mettait pour attirer les regards des hommes. Je suis un Massaï. Je viens de loin. D’un pays dont tu n’as jamais entendu parlé. Je suis un guerrier. Je mets des robes et j'ai des tresses sur la tête certes. Je ne suis pas pour autant ce que tu crois.
- Obéis ou je te tue lui répond la voix du rufian. C’est un flic rastaquouère qui pointe son dard pour ébaudir le nerf de notre homme.
Terrifié, le Massaï lance d’une voix qui se veut désinvolte :
- Fi ! Torche-cul ! Faquin. C’est un canular. S’il y a erreur j’endosse. Remarque je n’avais pas le choix quand j’ai mis le pied sur ton quai.
Et le Massaï se mit à chanter :
- Sol la mi ré do fa si. Je t’épate avec ma sono. Que mes élans mollissent tes cris d’argousin. Rentre-toi-les dans le bec.
Le flic rastaquouère se trémousse d’un pied sur l’autre et grogne :
- Ah demi-brave, ta bonté me va droit au cœur. Je la connais. Bon, va, scrogneugneu.
Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
Christiane Genet
Grenoble, 12 09 2004
Il lui fit signe d’un mouvement sec de la tête de ficher le camp.
Etonné par ce geste, sans demander son reste, le Massaï, d’un bond, s’évanouit dans la nuit.
Christiane Genet
Grenoble, 12 09 2004
En suivant les ânes qui crottent
Sur le chemin que tous
Les homme du coin
Depuis au moins
Un millénaire
Ont entretenu
En existence
À la sueur
De leur corps
Vigoureux,
Mêlant
Chants
Et cris
De souffrance,
Moi la terre,
Malgré la richesse
De ma mémoire,
Je suis assassinée.
Les platanes
Un champ de soleil,
Les soleils me suivent des yeux avec dévotions,
Les soleils me chantent le seul soleil,
Les soleils se lèvent à la soleil et se couchent au lune.
Lève le regard, lève la tête, lève les yeux,
Je suis ce que j’entends, ce que je vois,
Ce que je ressens, je suis au-delà.
Un rouleau blanc au pied de Gustave mon platane,
Gustave en avais-tu besoin ?
Je les ai toujours vus au masculin les arbres !
Une poule a fait son œuf.
La galerie 4: le nombre-année est un humanoïde
Je vais vous raconter l’histoire étrange des nombres années des humains.
Cela commence par l’histoire de la grand-mère, au coin du feu qui tricote rang après rang, en défilé ordonné, un pull-over pour le grand-père mobilisé à la guerre.
Cette sale guerre qui demande une éponge pour la nettoyer vient de commencer et l’on ne sait quand elle finira.
La grand-mère pense à son époux pasteur qui secouriste devenu, lui met l’eau à la bouche en lui envoyant des lettres du front où il raconte ses moments de pêche et ses repas de partage dans les vallées des Ardennes avec ses compagnons de vie. Elle s’inquiète de ce qu’elle ne sait pas et qui toucherait la vie de son compagnon. Elle l’apprendra aussi par lettre. Elle pourrait tricoter pour un déjà mort.
Pendant que le grand-père raconte sa guerre par lettre et que la grand-mère tricote, le père n’a pas pu naître.
C’est pourquoi pour naître il suffit de devenir un nombre-année. Je vais vous donner l’explication. Chaque nombre- année a une histoire personnelle. Son histoire de nombre-année rencontre une autre histoire de nombre-année. Deux nombre-année se mélange. Ils le peuvent dans le mariage, le concubinage, dans une rencontre fortuite ou qui durera. Peu importe ce qui compte c’est que de ce mélange naisse un enfant nombre-année. Cet enfant est un nouveau nombre-année. Mais dans son nombre-année d’autres mélangent ont eu lieu et donc il l’un des nombre-année de cette année là avec les mois les minutes, les secondes les lieux et enfin les prénoms et nom- de famille on peut les différencier. C’est pourquoi quand un enfant est abandonné on connaît son nombre-année et son mois mais l’on ne connaît pas le reste comme le lieu, le jour et l’heure et le nom des nombres-années qui se sont accordés pour l’aboutir. C’est un grave problème de place ensuite dans la société civile.
En tous les cas, le nombre-année du père est connu car il est issu d’un mélange de nombre-année qui figure dans son extrait de naissance. Le nombre-année du père est celui d’après le retour du grand-père en 1918 quand la guerre cessa. C’est une femme persécutée par les hommes et elle a cessé de vivre à la démobilisation ou à la capitulation des armées en présence. La guerre a laissé partir non seulement le père du père mais le père de la mère du front de la mort donnée et rendue. Oui elle a laissé les deux grands-pères revenir à la vie civile. Celui de la mère est lié au second grand-père qui n’a pas écrit à sa femme car il n’était pas encore retenu et qui bien que blessé de guerre a été marié dès son retour, fort heureusement. Les deux parents sont des nombre-années d’après le retour des deux grands-péres du front. Drôle de destin.
La suite de cette histoire est la suivante. La rencontre du nombre année du père et de la mère a été conclue par une année-mariage 1939. Tout de suite a repris le cycle de la guerre qui souffre d’être molestée par les soldats, les bombes, les collaborateurs, les libérateurs. Et la guerre cessa une fois de plus laissant des traces indélébiles dans le père et la mère. Une enfant est née de la combinaison du nombre-anné du père et de la mère après la deuxième guerre mondiale. Nombre-année 1945. Ce nombre-année est encore en vie alors que la mère est décédée.
Nous allons suivre ce nombre-année qui à ce jour sur un navire tranquillement descend le grand fleuve le saint Laurent pour aller à son embouchure observer les baleines qui offrent leurs nageoires terminales noires et luisantes aux regards.
La jeune-femme et son nombre-année pensaient que les baleines rient sous l’eau de leur plaisanterie. La tête à l’envers, les nageoires en parabole maritime elles se moquent des rythmes guerriers des humains du XX siecles.
Psaume 151
Le Lion
Le Lion
Ecoute-moi
Soulage
Ma peine de tes pattes
Cache ma douleur
Dans la prunelle de tes yeux
Loin des médisants qui me persécutent
Loin des faux-missionnaires qui m’oppriment
Efface mes frayeurs
Par la chaleur de tes épaules
La misère en embuscade
Les blessures de l’âme prête à renaître
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Par Christiane Genet le 6 Mai 2016 à 22:57
Du cœur
Voilà bien un appel
A quoi bon dieu?
Répondre
En se saisissant de cette poignée
Jetée entre moi et le vide
Ouvrir le parachute du destin
Se laisser déporter
Courir après la lettre illisible
Ne retenir
Que le ciel du coucher de soleil
D'aujourd'hui.
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Par Christiane Genet le 4 Mai 2016 à 23:04
Pousser au baiser
Refuser le baiser
De couleur
Impossible d' oublier
Sa couleur
Que faire face au baiser offert
Il demande consentement échange
Dialogue mouillé
Chaud raccourci du moment présent
Pulvérisation de la cascade de séparation
Un baiser de pas de ma couleur avant le trépas
Quand aura lieu ma disparition
Que j'embrasse avec sérieux
La dernière personne encore possible
A porter de lèvres et de souffle
Quelque soit sa couleur !
Oser poursuivre cette découverte de l'autre
Tellement autre
Un autre inconnu
Qui cherche un cadeau
Prêt à accepter mon cadeau de fin de vie engluante
Lanzarotte tout proche Île du vivre encore et vivre encore
Quand ils sont sauvés des eaux
Le baiser d'une autre couleur de peau
transfigure le moment d'exode
Cherchons un baiser blanc
Un baiser noir
Un baiser tout court!
Un baiser de confusion
Un baiser au sein doux
Un baiser qui rapproche
Un baiser soleil
Un baiser qui dérange
Un baiser blabla
Un baiser sandwich
Un baiser sous-marin
À propulsion radio-active
Oui un baiser qui ne mange pas
Un baiser crocodile
un baiser baleine
De chimpanzé
Sous le baiser la douceur de la peau
L'odeur pâle, si faible le goût
Qu'elle laisse sur la faim
Pousse à
En prendre plus sur la langue
De ce rien qui ne se retient pas
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Par Christiane Genet le 3 Mai 2016 à 23:42
Inconnue tu avances sans te suivre
Regardant ton reflet dans ses yeux de chat
Une immense brise t'enveloppe
Agitant les volants de ta jupe de collégienne
À petits pois marron.
Les châtaignes sont absentes.
Sous ta jupe se tient ce que tu dois cacher!
Tu étales la jupe
En tournoyant et en te sentant belle.
Il ne te regarde pas.
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