Repas obligé

Du foie gras, saucisson, mortadelle

Apéri cube

Du souci à ne rien faire

Isolés dans nos vies

En partage sans émotion

Indigence humaine

Mis en chapelet de Noël

Petites étoiles rouges sur la nappe en papier

Petit sapins d'argents et bougies lumineuses

Rien ne m'étonne

Seulement leurs envies

Mère et fille de partager avec moi

Si pauvre en mon cœur

Sécheresse de sapin grillé par l'incendie de la lande

De leur appartement aux peintures sans émotion

Aimer ce rien qui ruisselle de leur présence humble

Au creux de mon chagrin  muraille aux couleur multicolores

Je t'attends

Au regret de devenir autre

Une sirène, une fée

Celle d'à coté

Si loin que le mur du son ne peut l''atteindre

Celle que tu croiseras sans la voir

La rose trémière déborde

De fleurs interrogatives

qui témoignent de cette éloignement années lumières

Je t'attends sans te le montrer

comme à Venise avec un loup sur le visage

Trop dangereux d'afficher une demande

Fuir ta rencontre éviter ton regard

Baisser la tête en condamnée à être pendue

Regarder mes pieds mille fois déjà

Détourner le regard vers le vide

Au moindre soupçon de ta recherche

De ton attente

Toujours absente quand ta rencontre est possible

Peur ouranguesque

Ma peur de toi

Pyramide contemporaine

Édifiée dans l'enfance

Protection collante en bande Velpo

Ne pas t'aimer si tu m'aimes

Même si je t'aime

Te fuir au galop

Plus vite que la marée haute dans la baie au Mont Saint Michel

Mystère du secret de mon cœur

En burqa invisible

Ne rien retenir laissez advenir

Siffler trois fois quand le train des possibles passe

Solitude volontaire recouverte d'une couverture d'émail bleue

Tu m'effraies

Je chasse ma spontanéité de libellule

Je deviens un bloc de glace

Dis -moi

Comment fondre ?

Identité
Goutte de pluie
Glissant sur la vitre
D'un train
À grande vitesse
Reliant deux grandes villes
La mienne de ville et celle ou je vais
 Mon identité d'aujourd'hui
Glisse une autre goutte de pluie
La sienne
Celle de celui qui m'accompagne
Deux gouttes de pluie
Sur la vitre du train
Qui nous entraîne
Tout droit
Sans heurt
Avec nos identités
En gouttes de pluie
Sur la vitre sereine
Qui nous protège
Sans peine
De la pluie et du vent

Petite mère choisie

Secrètement

Partie de mon enfance

Ma petite mère secrète

J'ai attendue 94 ans pour que cela me revienne

Pour laisser advenir

Cet appel du coeur

Ce rappel de l'autrefois

Ton presbytère comme ta mère

Je n'ai plus envie de bouger

Immobilisée par ta mort

Ne retenir que ta chaleur partageuse

Tu souriais beaucoup

T'a -t-on vu pleurer un jour?

J'ai envie que tu souris encore

Je te sens souriante dans ton cercueil en sapin

Je ne sais plus ce qu'il contient de toi

Ton âme c'est déjà envolée, sûrement.

Comment fait-on pour partir sans laisser de blessure d'amour ?