Sinistre histoire

 de simples feuilles d'automne signent

 le commencement de la zébrure de ton épaule

 la fontaine du village entend encore tes cris d'enfant

surpris par le jars forçant le destin

demeure le trait d'un ange à cheval sur la vallée de ton amour

en grimpant sur ta chaise  une coccinelle te bouscule et s'envole

tes cheveux sans tête s'éparpillent

 au long des siècles

 humus inscrit

 sur les plages de ta paresse

 tu disparais lentement de ma mémoire orpheline

Curieux mouvement

Va et viens de personne

Incognito

En tire-bouchon

Euphorie triste

De coccinelles en noir et rouge

Sur pieds d'humain

Des sons de voix solitaires

Des rires en cascade

Une agitation de col amidonné

Enfin le moment désiré

Un envol d'ensemble

Uniforme se porte sur la scéne

Les différences sont oubliées

Nos voix utilisées

Se poussent l'une contre l'autre

Cathédrale colorée de soprano basse ténor et alto

L’échafaudage vocal

S'effondre sur les auditeurs toute ouïe

Venus de l'autre côté du Jourdain

En Terre Promise

Solidarité oblige

Un seul mot d'ordre

Se griser au parapluie des chants.

Clarinette

Je suis amoureuse de la clarinette

Elle déchire l'épaisseur ondulée de ma solitude

Je la surveille des yeux et je la reçois en douceur d'amour

Elle me soulève du sol à chacun de ses murmures jetés dans le souffle;

Vibrante toquade

En rade

Sans béret sur le crane chauve de l'avenir

Immobile je tangue sur le fil du rasoir

Je me couche à ses pieds et demeure tapis rouge révérend

Dans la salle de séjour.

Les notes glissent sans cesse m'étouffant

Overdose de vie

Paisible en la demeure

Seule ce soir repus de rencontres

J'irai m'endormir pour finir lover

Dans mes bras accueillants.